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Zones à faibles émissions : Barcelone et Madrid, deux exemples qui fonctionnent  

Publié le 9/11/2023      2 minutes de lecture

En France, le manque de pédagogie autour des Zones à faibles émissions rend le dossier socialement explosif pour les agglomérations. Pourtant, la qualité de l’air est au cœur des préoccupations des citoyens. Et dans d’autres pays européens, la mise en place des ZFE se passe plutôt bien.  

Décarbonation 2030 : « Solutions / ZFE » 

On sait le Français râleur, mais la grogne provoquée par le sujet d’intérêt général des Zones à faibles émissions n’est pas forcément fondée. Des tensions qui ont récemment conduit à des décisions peu conformes aux enjeux environnementaux qui nous sont proposés. Ainsi, durant l’été 2023, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé l’assouplissement du calendrier des ZFE. Seules cinq villes françaises (Lyon, Marseille, Paris, Rouen et Strasbourg) restent concernées par un durcissement des règles, contre onze initialement. Il y ajoute un nouveau distinguo entre « Territoires ZFE » et « Territoires de vigilance ». De quoi désorienter plus encore les citoyens et les automobilistes, déjà mal informés sur les ZFE et les vignettes Crit’Air. Selon une étude CSA de mars 2023, seulement 51 % des Français donnent une bonne définition des ZFE et ils ne sont que 36 % à connaître Crit’Air et à donner le bon numéro de vignette pour leur véhicule. Pour beaucoup, cette décision est frappée du sceau du bon sens, alors qu’on ne fait que reculer face un problème de santé publique avéré, de peur d’aiguiser la contestation sociale.  

Les ZFE se comptent déjà par centaines en Europe ! 

En prenant un pas de recul, on s’aperçoit pourtant que les ZFE ou LEZ (Low emission zones) sont nombreuses en Europe. A la fin de l’année 2022, l’Ademe recense 315 LEZ réparties dans 14 pays européens. Et ces dispositifs ne sont pas systématiquement rejetés par les populations concernées. Certains exemples nous donnent à réfléchir. Nous n’irons pas chercher du côté des pays scandinaves ou des Pays-Bas, car la comparaison est parfois biaisée par des éléments de culture ou de richesse (PIB/habitant). Pas plus que nous nous référerons à Londres qui a pris un parti différent, celui du péage.  

En revanche, nos voisins espagnols peuvent être une source d’inspiration. L’Espagne n’est pas le pays le plus engagé sur l’environnement et sous l’angle de la transition énergétique automobile, la part des voitures électriques reste très faible, bien en-dessous de celle que l’on observe sur le marché français. Et pourtant, certaines ZFE fonctionnent plutôt bien sans engendrer une contestation populaire significative.    

Barcelone propose la gratuité des transports en commun pour les automobilistes ne pouvant plus rouler 

Barcelone a ainsi créé une Zone à faibles émissions qui a cela de remarquable que c’est la plus grande d’Europe du Sud. En semaine, c’est aussi un système de vignette qui réglemente les véhicules autorisés ou non à circuler. Soulignons que le week-end, tous les véhicules, même les plus anciens, peuvent rouler dans le périmètre de la ZFE. D’importants travaux d’aménagements de la zone ont permis de donner plus de place aux vélos et aux piétons. Les taxis restent nombreux, acceptent les petites courses et pratiquent des tarifs accessibles. En outre, les personnes « privées » de leur voiture peuvent bénéficier de trois ans de transports en commun gratuits. Résultat intermédiaire, non seulement les habitants ne sont pas vent debout contre la ZFE, mais la ville a déjà réduit de 20 % les véhicules polluants circulant dans la zone, au bénéfice direct de la qualité de l’air. 

A Madrid, une ZFE pionnière et plébiscitée par les habitants 

Toujours en Espagne, mais cette fois à Madrid, une capitale qui s’est résolue depuis près de dix ans à réduire la circulation de voitures pour promouvoir les transports en commun et les modes alternatifs (vélopartage, carsharing, trottinettes et VAE en libre-service, etc.). En début d’année, elle vient d’étendre sa ZFE, sans provoquer un vent de contestation. Il faut dire qu’elle a beaucoup investi pour créer des hubs d’intermodalité qui réunissent le métro, les bus et les solutions de micromobilité. Madrid a aussi mis en place des parkings où l’automobiliste peut basculer sur des modes de transports moins polluants. Pour les transports en commun, la municipalité montre l’exemple avec une flotte qui exploite par exemple plus de 170 bus zéro émission. Le carsharing est aussi très développé et on peut d’autant plus le mentionner qu’il est stimulé par des offres françaises, Free2Move pour Stellantis et Zity pour Mobilize by Renault. En 2024, Madrid ira encore plus loin, confortée par l’opinion publique et une consultation réalisée cet été : 78 % des gens concernés par la ZFE estiment que c’est une bonne mesure. 

A méditer… 

 

Par la rédaction décarbonation2030