Zone à faibles émissions (ZFE) : On tourne en rond, on tourne en rond !
Publié le 02/10/2023 3 minutes de lecture
« On tourne en rond, on tourne en rond ! » : la seule réflexion intelligente qui me vient spontanément suite à l’abandon, le 10 juillet dernier, par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, des zones à faibles émissions (ZFE) dans la plupart des 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants en France.
Pendant de nombreux mois, les zones dites « ZFE-m » ont été l’objet d’un affrontement stérile entre les associations d’automobilistes et les professionnels de l’automobile, d’un côté, et les pouvoirs publics, de l’autre. Les uns déclaraient « la fin du monde » avec les ZFE, tandis que le gouvernement défendait les enjeux climatiques.
« Face aux efforts déjà fournis par nombre de métropoles françaises et alors que la qualité de l’air semble déjà s’améliorer, désormais seulement cinq territoires – sur 11 au départ – demeurent concernés par le calendrier de durcissement des zones à faibles émissions (ZFE) », a finalement expliqué le gouvernement. Trop content d’éteindre une nouvelle bombe sociale potentielle et sa cohorte de gilets jaunes ou de bonnets rouges.
Seules cinq métropoles françaises restent à ce jour concernées par le calendrier de durcissement des restrictions de circulation. Il s’agit de Lyon, Marseille, Paris, Rouen et Strasbourg, dont les émissions de dioxyde d’azote sont régulièrement en dépassement par rapport aux seuils réglementaires fixés au niveau européen. Les autres agglomérations étant passées sous les seuils réglementaires de pollution deviennent désormais des « Territoires de vigilance ». Pour celles-ci, tout va bien !
Depuis deux ans, que de réunions et de rapports sur le sujet ZFE afin d’anticiper les premières interdictions initialement prévues pour 2025. Des millions d’euros gaspillés pour des études, des colloques et autres réunions au cours desquelles les deux camps s’affrontaient au point d’en venir aux mains parfois.
En desserrant la bride de la loi Climat & Résilience, qui porte bien son nom ! Le gouvernement cède aux lobbyistes et envoie dans le même temps un mauvais signal au niveau de la protection de l’environnement. Les périodes de canicule s’enchaînent en Europe et dans le monde entier. Le sujet reviendra sur la table quand cela sera plus grave, sans aucun doute.
Ce nouveau recul rappelle l’écotaxe. Souvenons-nous, en 2007, l’écotaxe prévoyait de taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, sur les principaux tronçons du réseau routier français. Elle devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014, mais elle a été suspendue en novembre 2016. Bilan de l’opération : des milliards d’euros évaporés… et des portiques qui sont toujours au-dessus de vos têtes. Inutiles mais non démontés afin de ne pas alourdir encore la facture.
Les zones à faibles émissions : c’est fini pour l’instant en France. Mais cela fonctionne très bien un peu partout en Europe dans plus de 230 agglomérations, à travers des débats apaisés bien différents de notre village gaulois qui continue à nier le lien entre l’automobile et le changement climatique.