Un laboratoire grandeur nature pour adapter la ville au changement climatique

Publié le 30/10/2024      5 minutes de lecture

En 2050, un grand nombre de prévisionnistes météo s’accordent pour annoncer l’arrivée, sur Lyon, du climat qui règne à Madrid. En testant plusieurs solutions de végétalisation, notamment sur la pointe de la Confluence, la biodiversité reprend ses droits et la ville devient plus respirable. L’aménagement d’une friche est élaboré grâce à des innovations visant l’adaptation au changement climatique en économisant les ressources naturelles.

Laboratoire urbain

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[Lyon (métropole de Lyon) 522 300 hab.] Jadis très minérale, la pointe de la Confluence, un bout de terre de six hectares entre la Saône et le Rhône, se transforme peu à peu en forêt urbaine. L’installation de plus d’un millier d’arbres et de multiples arbustes permet d’y tester plusieurs solutions de végétalisation. « Ce que nous faisons ici, sur le quartier du Champ, servira à trouver des process et des recettes à appliquer ailleurs », résume ­Samuel ­Linzau, directeur général de Lyon Confluence, ­l’aménageur du quartier.

Une réponse possible aux enjeux du réchauffement climatique, abordée sous plusieurs angles : de la désimperméabilisation à la fabrication de terres fertiles et à l’installation d’espèces végétales capables de résister aux aléas du climat. Il ne s’agit pas seulement de prendre en compte la chaleur estivale, mais aussi de composer avec des vents de plus en plus violents et, probablement, des pluies plus fortes et plus espacées. Sans compter l’urbanisation, car au-delà du Champ et de ses six ­hectares ­végétalisés, le quartier de 150 hectares en mutation abritera, demain, environ 17 000 habitants et plus encore de salariés.

Pour fonder leurs actions, les acteurs du renouvellement urbain de la Confluence explorent principalement trois axes. « Nous sommes sur une sorte de laboratoire urbain à grande échelle, où nous travaillons sur la fabrication de sols fertiles, la gestion de la ressource en eau et la réintroduction de la biodiversité, explique la cheffe de projet de la SPL Lyon Confluence, ­Marie-Paule ­Coassy. Ce sont un temps long et des ­processus compliqués. »

Le chantier a débuté en 2015, avec un constat : plus de 50 000 mètres cubes de terres fertiles sont nécessaires pour ramener de la vie sur ce site. Et une ambition : plutôt que de multiplier les rotations de camions, une bonne partie de cette terre sera fabriquée sur place.

Vers de terre et insectes

Trois formules sont expérimentées avec, pour matière première commune, le limon, des déchets de terrassement. Mélangés avec du compost suivant des dosages différents, ces limons maturent durant douze à dix-huit mois sous forme de monticules, en laissant les végétaux, les vers de terre et les insectes se réinstaller et enrichir la terre.

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