Transition écologique : portrait-robot de la France de 2030
Publié le 18/10/2023 4 minutes de lecture
Le Secrétariat général à la planification écologique a publié cet été plusieurs documents relatifs à la trajectoire à suivre pour que le pays atteigne ses objectifs environnementaux. Les arbitrages présidentiels sont attendus d’ici fin septembre.
© Source : DGE – Evolution du taux d’équipement de véhicules électriques (VE) et des sites de production
C’est le dossier du moment. La planification écologique du pays se trouve en tête des préoccupations des ministres. Selon Emmanuel Macron, la route à suivre doit encore être élaborée avec les professionnels de chaque secteur. Dans une interview accordée aux journaux de 13 heures de TF1 et de France 2 le 24 juillet dernier, le président de la République indiquait que le gouvernement allait demander « aux industriels, aux agriculteurs, à nos compatriotes, au secteur du bâtiment, à tout le monde d’avoir des objectifs, secteur par secteur ».
Pourtant, quelques jours plutôt, le 12 juillet exactement, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) avait publié une synthèse du plan visant à mettre la France sur les rails pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050. A savoir, réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais aussi préserver la biodiversité, adapter le territoire au stress hydrique… Dans ce document d’une quarantaine de pages, il y est précisé que « plus d’une cinquantaine de leviers ont déjà été identifiés et quantifiés pour atteindre des objectifs clairs ; chacun de ces leviers repose sur des actions et mesures concrètes engageant différents types d’acteurs pour réaliser la transition dans toutes les dimensions de nos vies ». L’ensemble donne à voir une esquisse de l’Hexagone en 2030.
Mobilités : douceur et partage
En matière de transports, le SGPE propose « un objectif de 15 % de véhicules 100 % électriques roulant en 2030, contre seulement 1 % aujourd’hui ». L’accroissement du parc automobile électrique doit s’accompagner d’une augmentation du nombre de sites de production de véhicules électriques et de batteries (infographie n°1). Quant à la part des ventes de poids lourds électriques, elle devrait bondir pour atteindre 50 % en 2030, contre 0,5 % aujourd’hui.
Les déplacements du quotidien, eux, pourraient être plus doux. Et partagés. Ainsi, le nombre de kilomètres de pistes cyclables aménagées grimperait de 57 000 fin 2022 à 150 000 en 2030, contre 100 000 annoncé dans le cadre du plan vélo gouvernemental (infographie n° 2). Par ailleurs, le nombre annuel de trajets effectués en covoiturage devrait passer de 900 000 aujourd’hui à 3 millions à l’horizon 2027, ce qui impliquera de prendre des mesures fiscales, de développer des péages aux tarifs différenciés, mais aussi des voies réservées et des lignes de covoiturage (itinéraires de massification des rencontres potentielles) afin de booster le plan covoiturage.
Le SGPE profite aussi de sa synthèse pour rappeler les montants à mobiliser dans le cadre de la « nouvelle donne ferroviaire », une stratégie annoncée par la Première ministre Elisabeth Borne, qui vise à investir 100 Mds € d’ici 2040 dans le secteur (lire « Le Moniteur » du 10 mars 2023, p. 8). Un montant financé par l’Etat, l’Union européenne, la SNCF ou encore les collectivités locales. D’ailleurs, la part modale du ferroviaire dans le transport de marchandises devrait passer de 12 % en 2023 à 18 % en 2030.