Recyclage, réemploi, les constructeurs métalliques axent leur stratégie sur la décarbonation

L’acier n’a pas bonne presse concernant son bilan carbone, et le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) semble tout faire pour y remédier. Son président, Roger Briand, martèle : « L’acier secondaire, issu du recyclage, représente 50 % de la production européenne. Quant à l’acier issu des fours électriques, il sera courant d’en acheter dans les prochaines années, et il ne coute que 10 % plus cher que l’acier standard. » Sur ces points, impossible de donner tort au président : 1t d’acier émet en moyenne 1,8t de CO2, contre 0,5 pour de l’acier issu des fours électriques. « Je tiens à ajouter qu’il est recyclable à l’infini et que nous avons des filières de collecte et recyclage en place depuis de longues années », rappelle Roger Briand. Cela permet aux constructeurs métalliques de revendiquer une origine secondaire de 95 % des aciers longs qu’ils mettent en œuvre.

Ce plaidoyer ne doit rien au hasard, alors que les prochains seuils de la RE2020, notamment celui de 2028, seront extrêmement contraignants pour les structures en acier primaire. D’où un objectif à la fois ambitieux et vague du SCMF d’abandonner ce type d’acier entre 2030 et 2050. Pour cela, le syndicat et ses adhérents ont décidé d’être metteurs sur le marché dans le cadre de la REP, et ont adhéré à l’éco-organisme Valobat. « Nous considérons que nous vendons à la fois un produit et une prestation, explique Roger Briand. Avec la REP, nous souhaitons aller plus loin dans la collecte et le recyclage de l’acier. »

Le réemploi, un nouvel axe de développement

Si le recyclage de l’acier est pleinement exploité par la filière, son réemploi l’est moins. Mais le sujet commence à devenir une sérieuse piste de développement pour les constructeurs métalliques.