Produire des voitures propres de plus en plus proprement : la stratégie de Pierre Janthial pour Stellantis VU
Publié le 07/12/2023 3 minutes de lecture
Après avoir débuté sa carrière chez Citroën France puis œuvré pendant plus de dix ans pour Volvo, Pierre Janthial a fait son retour chez Stellantis en 2021 avant d’être nommé, il y a quelques mois, à la tête de la business unit véhicules utilitaires France du groupe. Un poste enthousiasmant au sein d’un contexte de marché où les défis sont aussi nombreux qu’exaltants.
© Stellantis
Pierre Janthial, directeur de la business unit véhicules utilitaires France de Stellantis.
L’Automobile et L’Entreprise : Comment s’est passé votre prise de fonction en avril dernier ?
Pierre Janthial : Elle s’est bien passée. Après 15 ans dans l’univers du Premium et une dizaine d’années à l’international, j’ai abordé cette prise de fonction avec beaucoup d’humilité et d’écoute, à la fois des équipes et de nos partenaires, concessionnaires et clients car il me faut réapprendre le marché français et comprendre quelles sont les attentes. J’ai trouvé une entreprise avec une stratégie très claire, des ambitions fortes et les moyens de ses ambitions. J’ai aussi trouvé une entreprise en pleine transformation, qui aborde les défis actuels et futurs avec une grande solidité et une forte détermination. Enfin, j’ai trouvé des partenaires qui étaient, en grande majorité, très engagés et supports de cette transformation. Bien entendu, nous avons des défis à court terme, très clairement identifiés, mais je suis très confiant dans notre capacité à les relever tous ensemble.
A&E : Comment se porte le marché des VUL au sein du groupe Stellantis ?
PJ : De manière générale, le VU se porte très bien chez Stellantis, avec une croissance mondiale à +12%. L’Europe est même à +12,6%. La France va aussi mieux, bien que nous ayons pris un petit peu de retard en début d’année, retard lié à des problèmes de logistique mais nous sommes en train de récupérer cette performance avec une dynamique réengagée. Nous faisons surtout de belles performances dans tous les segments. Sur le segment C-van, nous avons le Berlingo et le Partner qui sont des leaders solides. Sur le segment D, nous avons un fort leadership en électrique et puis nous sommes aussi en pole position sur les dérivés VP, qui est une particularité du marché tricolore, en thermique comme en électrique avec une offre complète sur l’ensemble de nos marques.
Nous avons aussi un mix BEV qui est à environ 8,6 %, ce qui est mieux que le mix marché. Sur le marché des électriques, je tiens à rappeler que nous comptabilisons au cumul à fin juillet 47 % de parts de marché, soit une croissance de 122 % par rapport à l’année dernière. Enfin, ce qui nous rend fiers c’est que c’est l’ensemble de nos marques qui progresse : Peugeot à + 143 %, Citroën à + 112 %, Opel à + 72 % et Fiat à + 97 %. Elles sont ainsi toutes embarquées, avec nos réseaux qui se placent en ambassadeurs de l’électrique et font preuve de beaucoup de pédagogie auprès de nos clients, dans cette dynamique. De plus, nous montons en puissance sur l’hydrogène avec, à ce jour, trois modèles disponibles : Jumpy, Expert et Vivaro. Nous sommes d’ailleurs le premier constructeur au monde à vendre des véhicules de série à hydrogène et nous en sommes très fiers !
A&E : Depuis 2021, vous avez en effet pris en charge, au sein de l’équipe « Enlarged Europe LCV », le business développement électrique et hydrogène. Quelle place auront donc ces énergies dans le plan produit VU de Stellantis ?
PJ : Il ne faut pas en parler seulement au futur car c’est déjà une réalité au présent et l’ensemble de notre gamme utilitaire existe aujourd’hui en électrique sur l’ensemble de nos marques (Opel, Citroën, Fiat, etc.), sans oublier les dérivés VP. L’hydrogène est aussi une réalité puisque, fin 2021, nous avons livré nos premiers véhicules hydrogènes. Bien sûr, ce sont deux technologies destinées à des usages différents. L’hydrogène est pour nous un axe de développement stratégique car il faut réussir l’équation compliquée entre l’autonomie et la charge utile. Or, l’hydrogène apparaît comme le bon compromis car il permet d’embarquer des batteries avec un poids limité et d’effectuer un plein en trois minutes seulement.