Pas de pause pour le réchauffement climatique

L’été n’avait pas non plus été marqué par les épisodes intenses de canicule qui avaient caractérisé la période estivale 2022, certes un peu de sécheresse dans le Sud-Est mais pas d’incendies spectaculaires et des vacances plutôt humides pour ceux ayant fait le choix des plages de la Bretagne et de la Normandie. De quoi susciter l’expression amusée des climato-sceptiques sur le thème « Je vous l’avais bien dit… ». Et d’ailleurs, après un été indien un peu poussé dans le temps, l’automne s’installait avec un cortège de précipitations traditionnelles pour la saison. Des pluies attendues par toutes les nappes phréatiques en sérieux déficit hydrique. Bref une année quasi normale. Mais voilà une, puis deux, puis trois tempêtes d’une rare intensité ont ravagé l’Ouest et un déluge d’eau s’est abattu sur le Nord et le Pas-de-Calais.

Les deux départements ont connu des inondations d’un caractère exceptionnel, qui ont mis à mal les digues et travaux réalisés en 2002 lors d’une crue alors qualifiée d’historique ! La facture au titre des catastrophes naturelles est très lourde - 1,3 Md€ pour les tempêtes et une  première estimation de 500 M€ pour les inondations – et ce mois de novembre balaie l’idée d’une quelconque pause dans le réchauffement climatique. Bien au contraire. D’ailleurs, au même moment, l’observatoire européen Copernicus a annoncé que le vendredi 17 novembre a vu la température moyenne mondiale dépasser de 2,06°C celle de la moyenne saisonnière à l’ère pré-industrielle.

Un chiffre supérieur à la limite fixée par les accords de Paris qui entendait contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous de 2 °C ». Une demi-surprise car les travaux préparatoires à la Cop 28 qui doit s’ouvrir fin novembre à Dubai soulignent que l’effort des pays signataires est nettement insuffisant pour atteindre cet objectif. 

François Limoge 
Rédacteur en chef 
L’Argus de l’assurance