Paris 2024 vise la médaille d’or de l’écologie
Publié le 05/12/2023 3 minutes de lecture
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 entend organiser des jeux qui deviennent une référence mondiale en termes d’écologie, et un exemple à suivre pour les organisateurs de grands événements.
@ Enedis.
Ces bornes électriques remplacent les groupes électrogènes habituellement utilisés dans les stades ou pour les grands événements.
Avec comme objectif de réduire de 50% l’impact carbone par rapport aux JO de Rio et de Londres, c’est-à-dire passer de 3,5 à moins de 1,58 millions de tonnes de rejet de CO2, Paris 2024 place la barre haute. « Ce chiffre prend en compte les trois scopes, donc la totalité des déplacements des spectateurs et de la famille olympique, y compris les vols pour venir en France. Il est important de souligner qu’il n’est pas encore habituel de prendre en compte et d’agir sur la réduction significative des trois scopes », souligne Georgina Grenon, Directrice de l’Excellence Environnementale de Paris 2024.
Les transports et la construction générant à parité 2/3 des émissions, les organisateurs ont fait de ces deux postes leurs priorités.
Tous les sites de Paris 2024 seront accessibles en transports en commun. Une fois in situ, les délégations ne se déplaceront que dans des véhicules propres. Toyota va fournir au comité d’organisation des JO (COJO) une flotte de plus de 3 000 véhicules électriques, à hydrogène ou hybrides, dont 60% construits en Europe, 37% en France.
Bâtir écologique
Réduire les émissions de CO2 du bâtiment revient à bâtir écologique… et surtout à construire le moins possible. Rio a vu sortir de terre dix nouvelles infrastructures, Tokyo neuf et Paris trois (centre aquatique de Saint-Denis, village des athlètes et village des médias), avec comme objectif de ne pas dépasser 700 kg équivalent CO2 par mètre carré construit, contre une tonne en moyenne. « 95% des infrastructures que nous utiliserons existent déjà, ou seront temporaires. Cela passe par valoriser nos grands équipements sportifs comme le stade de France, Rolland Garos… mais aussi et surtout des sites iconiques qui deviendront le terrain de jeu des athlètes – Invalides, Tour Eiffel, Château de Versailles. Pour les 5% restants, nous construisons peu, mais nous construisons bien, et pour longtemps », affirme Georgina Grenon. « Prenons l’exemple du Centre Aquatique Olympique : structure en bois, forme concave du toit pour limiter l’espace à chauffer, pose de 5 000m² de panneaux solaires sur le toit, récupération de la chaleur auprès d’un datacenter à proximité. Le Village des athlètes est fabriqué avec 30% d’émissions carbone au m² en moins qu’une (bonne) construction moderne. Cet écoquartier logera 6 000 personnes et 6 000 travailleurs, soit un héritage important pour la ville de St Denis ». Après les jeux, les chambres des sportifs deviendront des bureaux. 75% des équipements évacués pour cette mue, comme par exemple les salles de bain, seront réutilisés ou recyclés.
100% d’énergies renouvelables
Le COJO va louer 60% des équipements sportifs, technologiques et de sécurité nécessaires. 100 % des 50 Gwh d’énergie consommée sera d’origine renouvelable, notamment grâce au positionnement sur la Seine d’une centrale solaire. « Paris 2024 s’est engagé avec Enedis à raccorder ses sites de compétition au réseau », explique Georgina Grenon. « Dans le secteur événementiel, il est courant, voire systématique, d’utiliser des groupes électrogènes diesel, y compris pour des infrastructures
pérennes comme les stades. En raccordant le Stade de France, par exemple, nous évitons la consommation de 10 000 litres de diesel par match. Tous ces branchements resteront bien sûr en héritage. Toujours sur l’énergie, notre partenaire EDF s’est engagé à fournir une électricité 100% renouvelable produite en France ». Le poste électricité devrait faire économiser 13 000 tonnes de CO2.
Du matériel à l’alimentation, un seul objectif : limiter les émissions de CO2
Mobilier, petit matériel, fournitures de bureaux, équipements de protection individuelle… le prestataire et partenaire Lyreco va fournir 760 tonnes de marchandises sur plus de 60 sites. Les JO terminés, 84% sera destiné au réemploi (dons ou vente),14% partira vers des filières de recyclage, 2% servira à la fabrication de nouveaux produits. Coca-cola, considéré comme l’un des plus gros pollueurs au monde en matière de plastiques, va passer pour les JO à une distribution par fontaines et proposera des récipients en verres consignés ou en plastiques 100 % recyclés. « S’ajoutent à cela des mesures phares sur la restauration, avec des produits plus locaux et de saison : 80% de l’approvisionnement global sera français, dont 25% produit à moins de 250 kilomètres des sites des Jeux, et surtout deux fois plus de végétal, pour une empreinte carbone par repas estimé à 1kg de CO2, soit moitié moins par rapport à la moyenne nationale », se félicite Georgina Grenon. Paris 2024 souhaite servir d’exemple. Le COJO a donc mis en ligne le coach climat événements, « un outil en ligne pour aider les événements sportifs français à réduire leur empreinte carbone ».
Par la rédaction decarbonation2030