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Neuf industriels français qui se passent des énergies fossiles pour produire de la chaleur

Publié le 27/03/2025      9 minutes de lecture    

Pour la fabrication de papier, de verre, de matériaux de construction, des industriels français ont réussi à se passer d’énergie fossile pour générer la chaleur dont ils ont besoin dans leurs process. Découvrez comment en neuf exemples.

Papeterie de Golbey
La papeterie de Golbey se dote d’une unité de cogénération biomasse.
© Nuit Blanche production

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Trouver un substitut compétitif et durable au gaz et au charbon pour produire de la chaleur n’a rien d’évident. Les tensions sur la ressource biomasse étant toujours plus fortes, les industriels du papier, de la chimie, de l’agroalimentaire ou du verre testent d’autres solutions. Découvrez l’expérience d’entreprises qui ont mené de nouvelles méthodes de génération de chaleur : du solaire à concentration à la géothermie profonde en passant par l’électrification de certains process. Ces technologies sont éligibles à des aides du Fonds chaleur, géré par l’Ademe, et parfois à celles de la région où le site est implanté.

Méthanisation : la distillerie Rivière du Mât autonome en énergie

La distillerie de rhum Rivière du Mât, à Saint-Benoît, sur l’île de La Réunion, fonctionne en énergie positive. Grâce à un investissement de plus de 20 millions d’euros, le site est non seulement devenu quasi autonome en énergie, mais il produit aussi de l’électricité injectée dans le réseau d’EDF. La vinasse, résidu de la distillation de la mélasse de canne à sucre, est fournie par la Sucrerie du Gol, à Saint-Louis, et celle de Bois-Rouge, à Saint-André. Elle est valorisée dans deux unités de méthanisation de 6 000 m2, installées en 2011 et 2020. Le biogaz obtenu alimente la chaudière, démarrée au fioul, pour les besoins de la distillation.

Le site fonctionne 220 jours par an, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de mai à décembre. Le surplus de biogaz est transformé en électricité dans une unité de cogénération construite en 2022, fruit d’un investissement de 7 millions d’euros. Avec l’installation de panneaux solaires sur l’un des bâtiments, la distillerie fonctionne à 94 % avec de l’énergie renouvelable locale. L’unité de cogénération et le deuxième méthaniseur ont bénéficié de 50 % de subvention. Teddy Boyer, le directeur du site, ne compte pas s’arrêter là. Il vise une troisième unité de méthanisation de biodéchets locaux à valoriser en CO2 biogénique auprès des brasseurs de bières locaux.

Cogénération biomasse : Veolia décarbone la vapeur de Norske Skog

Le papetier norvégien Norske Skog investit 200 millions d’euros dans une unité de cogénération biomasse sur son site de Golbey (Vosges). Celle-ci alimentera en vapeur décarbonée une ligne de production de papier pour carton ondulé destiné à l’emballage. Les fonds sont apportés majoritairement par la société d’investissement Pearl infrastructure capital (80%), par Norske Skog (10%) et par le français Veolia (10%), qui exploitera l’installation pendant une durée de dix-neuf ans. L’unité de 100 mégawatts thermiques et 25 mégawatts électriques sera alimentée en bois de recyclage de classe B, collectés majoritairement dans la région Grand Est. Sa mise en service à l’horizon 2024 devrait s’accompagner de la création d’une trentaine d’emplois. L’électricité «verte» produite sera réinjectée dans le réseau.

Énergies renouvelables : Le Coq Noir ose le solaire à concentration

Pour réduire de 55 % les émissions de CO2 de son usine de préparations de condiments et de sauces, la PME Le Coq Noir innove. En septembre, elle a lancé la construction d’une centrale solaire à concentration sur son site de L’Isle-sur-Sorgue (Vaucluse) en partenariat avec Alto Solution. Cette jeune pousse du sud de la France a développé une centrale sur 800 m2 calibré pour l’usine. Cette technologie, jusque-là peu explorée par les industriels français, fournit de la chaleur jusqu’à 400 degrés pour la cuisson et la stérilisation des produits. La livraison du projet est prévue pour le printemps. La PME de l’agro conservera sa chaudière à gaz pour pallier l’intermittence de la centrale solaire. Mais elle économisera sur le contrat d’achat de gaz toujours en cours qui avait été noué au cœur de la crise énergétique.

Pompe à chaleur : Wepa Greenfield teste le Transpac d’EDF

C’est une première en France. En avril 2023, EDF et Dalkia ont mis en œuvre Transpac, le démonstrateur industriel d’une pompe à chaleur à très haute température (PAC HT) chez le papetier Wepa Greenfield, à Château-Thierry (Aisne). Développée par la R&D d’EDF, cette PAC HT vise des températures d’air ou d’eau supérieures à 140° C, avec un écart plus important qu’une PAC classique et une consommation plus faible. En récupérant cette chaleur perdue issue de l’extraction des buées, la PAC HT est capable de réchauffer l’air d’alimentation d’un sécheur avec un coefficient de performance (COP) supérieur à 3,5 à partir d’une source à 70° C. La chaleur produite chez Wepa Greenfield émet 16 à 20 fois moins de CO2 qu’avec le gaz. Le démonstrateur a obtenu le soutien de l’Ademe à hauteur de 400 000 euros. Reste à l’industrialiser. Des fabricants comme l’irlandais Trane ou l’autrichien Ochsner sont aussi sur les rangs.

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