Logistique : vers un grand retour du fret fluvial

Publié le 21/11/2023      3 minutes de lecture

La création et le durcissement des ZFE-m d’ici à 2025, les objectifs de la loi Énergie-Climat et l’engagement d’entreprises pour réduire leur empreinte carbone jouent, enfin, en faveur du fret fluvial.

transport fluvial est plus lent que la route mais il est plus fiable pour les livraisons et plus vertueux en terme d’empreinte carbone

« Le transport fluvial est plus lent que la route mais il est plus fiable pour les livraisons et plus vertueux en terme d’empreinte carbone », rappelle Eloi Flipo, responsable de la division transport et report modal des Voies navigables de France.

Un contexte législatif et réglementaire porteur 
  • La loi Énergie-Climat de 2019 vise le zéro émission nette en 2050.

  • Depuis juin 2021, la zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) parisienne interdit la circulation des véhicules (Crit’Air 4 et 5) entre 8 et 20 heures. Elle s’étendra aux Crit’Air 3 le 1er janvier 2025.

  • D’ici à 2025, les 43 agglomérations métropolitaines de plus de 150000 habitants (contre les 10 plus grandes aujourd’hui) devront adopter une ZFE-m n’autorisant que les Crit’Air verte, 1 et 2.

« Sur les 7 000 km de voies fluviales que nous gérons en France, les canaux à grand gabarit, par lesquels transitent 95 % du transport de marchandises (55 millions de tonnes/an), s’étendent sur 2000 km dans les vallées de la Seine, du Rhône, du Rhin, de la Moselle et des canaux des Hauts-de-France », rappelle Eloi Flipo, responsable de la division transport et report modal des Voies navigables de France (VNF). Si toutes les agglomérations françaises ne sont pas irriguées par ces canaux à grand gabarit, le report modal au profit de l’une des plus anciennes techniques de fret séduit certains distributeurs depuis quelques années déjà. Et les réglementations de plus en plus contraignantes (ZFE-m et loi Énergie-Climat) pourraient accélérer les conversions. « C’est certes plus lent que par la route mais beaucoup plus fiable pour respecter le timing des livraisons, beaucoup plus vertueux en termes d’empreinte carbone avec plusieurs dizaines de pourcentage d’émission de CO2 en moins, moins de camions sur la route et d’énergie pour les faire circuler, moins d’accidents aussi », plaide, pro domo , Eloi Flipo.

Innovant et durable

Franprix s’impose comme le précurseur dans la distribution alimentaire. « Cette démarche logistique pionnière découle d’une réflexion amorcée dès 2010. Face aux difficultés rencontrées pour acheminer les marchandises dans la capitale par voie routière (embouteillages, délais ou retards de livraison) et à la pollution en Île-de-France, Franprix recherchait un mode de transport innovant et durable pour livrer ses magasins » , explique Antony Deniau, directeur transport de Franprix.

Accompagnée par XPO Logistics et VNF, l’enseigne lance sa première rotation de barge en 2012 entre le port de Bonneuil-sur-Marne (94) et celui de La Bourdonnais (Paris 7e). « Les caisses mobiles (conteneurs pour 17 palettes Europe) de produits secs sont livrées, le matin, par camions depuis la plate-forme Franprix de Chennevières-sur-Marne (94) jusqu’au port de Bonneuil où se trouve également un flux complémentaire de palettes pour les liquides et les produits volumineux. 45 caisses sont alors chargées sur une barge de la SCAT, qui part à 17 h vers le port de La Bourdonnais », détaille Stéphane Bruniau, responsable QSE de XPO Logistics Nord-Île-de-France.