Les grandes entreprises sont à la traine sur l’agriculture régénératrice
Publié le 14/11/2023 3 minutes de lecture
Le réseau d’investisseurs Fairr a publié fin septembre un rapport inédit qui passe au crible les stratégies d’agriculture régénératrice des grands groupes et donneurs d’ordres de l’agroalimentaire mondial. Il épingle le flou qui entoure ces stratégies – et liste quatre axes d’amélioration.
Fairr appelle les grandes entreprises à lever le flou entourant leurs stratégies d’agriculture régénératrice.
«Les multinationales géantes de l’agroalimentaire ont rempli d’interminables communiqués de presse à propos de leurs engagements pour l’agriculture régénératrice, mais sans s’accorder sur la définition de ce terme, il est impossible de mesurer leurs progrès ni de leur demander des comptes si elles ne tiennent pas ces promesses.» Le constat cinglant est signé Jeremy Coller, un des membres du réseau d’investisseurs Fairr, à l’occasion d’un rapport paru fin septembre qui a passé au crible les engagements pour l’agriculture régénératrice des 79 plus grandes entreprises de l’alimentaire, soit 30% du chiffre d’affaires mondial du secteur.
«Ce n’est pas juste un problème écologique : c’est un problème économique. (…) Ce rapport étudie le problème non pas sous un prisme vert, mais dans une approche froide de risque et retour sur investissement», poursuit Jeremy Coller, appelant les entreprises à plus de «transparence» à tous les niveaux de mise en œuvre de ces stratégies. Intitulé «Les quatre travaux de l’agriculture régénératrice : tracer la voie pour des engagements qui font sens», le document montre la voie. Quatre piliers sont donc identifiés pour que les investisseurs – entre autres – puissent y voir plus clair.
Y voir plus clair
Fairr propose en premier lieu de bien clarifier l’objectif de ces stratégies. Dans un effort de définition, le rapport identifie six finalités aux projets d’agriculture régénératrice : la santé du sol, la réduction du carbone, l’amélioration de la biodiversité, la situation économique de la ferme, la qualité de l’eau, la réduction des intrants issus de la chimie de synthèse. Moins d’un quart des 50 entreprises qui misent sur l’agriculture régénératrice sont dotées d’une stratégie «holiste» adressant tous ces enjeux. Les investisseurs appellent au changement via l’adoption «d’une définition formelle et/ou d’un cadre général pour l’agriculture régénératrice, structurant l’action des entreprises et les informations qu’elles divulguent».