Commerce Financement Solutionspar Sylvie Lavabre - LSA

Le bio cherche la voie pour sortir de la crise

Publié le 18/06/2024     3 minutes de lecture

SPÉCIAL BIO. Après deux ans laborieux passés à se restructurer, se réorganiser, se repenser, les enseignes de bio, dont une partie a été décimée par la crise, commencent à relever la tête. Si le marché reste fragile, il s’assainit avec des perspectives de reprise, notamment dans le digital

arbre planté

Les chiffres

  • 12 Mrds € : le CA du bio en 2022 (- 4,6 %)

Source : L’Agence Bio

  • – 5,3 % : la baisse du CA estimée en 2023

Source : NielsenIQ

  • – 12,6 % : la chute des volumes en 2023 versus 2022
  • – 11,3 % : la baisse de l’offre en 2023 versus 2022
  • 4 % : la part du bio dans les dépenses des Français début 2024

Source : Circana, tous circuits GSA

 

La crise du bio s’est abattue comme un tsunami sur un secteur florissant marqué par vingt années de croissance ininterrompue et porté par l’effet de conversion massif des produits de grande consommation. Effet post-Covid, inflation et baisse du pouvoir d’achat ont créé les conditions de la submersion, exacerbée par les rationalisations drastiques dans les assortiments des grandes surfaces alimentaires, où l’offre s’est contractée de 11,3 % en 2023 pour des volumes en baisse de 12,6 %.

Aujourd’hui, le bio se relève, sonné, et fait le bilan des pertes. Le réseau a comptabilisé 254 fermetures pour 111 ouvertures en 2022 et 298 fermetures en 2023 pour seulement 32 ouvertures, selon notre confrère spécialisé Bio Linéaires. Certains magasins ont été balayés, trop fragiles dans leur construction, d’autres ont été absorbés par des plus solides comme les 16 magasins La Vie saine, avalés en juillet 2022 par Marcel & Fils. Certains réseaux cherchent encore leur salut, comme l’enseigne iséroise L’Eau vive et ses 40 magasins, dont 27 en propre, qui s’est mise sous la protection du tribunal de commerce de Grenoble, dans le cadre d’une procédure de sauvegarde en attendant de trouver les millions qui lui manque pour se remettre à flot.

Les groupements les plus solides n’ont pas été épargnés. C’est le cas de Biocoop qui a baissé le rideau de 39 magasins en 2023 (pour 13 ouvertures) et de Scarabée Biocoop, à Rennes, qui détenait 13 magasins début 2022. Placée en redressement judiciaire en octo­bre 2022, la coopérative a fermé 4 points de vente moins de deux ans après leur ouverture. Également malmenée, La Vie claire a appelé Christelle Le Hir à la rescousse en 2022. L’ancienne dirigeante de la branche épicerie de Grand Frais a été nommée à la direction générale pour rebâtir le réseau de l’enseigne qui a annoncé un chiffre d’affaires de 84,7 millions d’euros au premier trimestre 2024, en croissance de 7,66 %, après avoir plongé de 8,7 % en 2023 pour atteindre 324,5 millions.