L’assurance doit montrer « patte verte » pour recruter
Publié le 05/09/2023 3 minutes de lecture
par la rédaction de “L’Argus de l’assurance”
Alors que de plus en plus d’étudiants placent les enjeux environnementaux au cœur de leurs attentes, les entreprises du monde de l’assurance n’hésitent plus à mettre en avant leurs actions en faveur du climat pour attirer les talents.
Le 30 avril 2022, étudiants d’AgroParisTech prennent la parole lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’école avec ces mots : « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours. » Un discours choc, repris quelques semaines plus tard par des étudiants de Polytechnique, qui invitent leurs camarades de promotion et anciens des écoles à s’engager face à l’urgence climatique et sociale et à intégrer la transition écologique au sein de leurs carrières.
Un an plus tard, le soufflé n’est toujours pas retombé. Le 26 avril, plusieurs grandes écoles – parmi lesquelles HEC, Sciences Po Paris ou encore CentraleSupélec – ont vu apparaître des banderoles sur leur campus en faveur de la protection de la planète. « Nous avertissons les grandes entreprises porteuses de projets climaticides que nous ne rejoindrons pas leurs rangs tant qu’elles ne se conformeront pas aux recommandations du Giec », explique un collectif d’étudiants issus de ces formations, dans un communiqué.
Conscientes de l’évolution des mentalités de leurs étudiants, les grandes écoles commencent à intégrer la transition écologique au sein de leurs programmes. Mais ce ne sont pas les seules. Les entreprises de la finance, accusées d’être – avec les groupes liés aux énergies fossiles -parmi les plus émettrices de carbone par l’association Pour un réveil écologique, se sont également emparées du sujet. « Ces actions militantes ont accéléré la transition des entreprises de la finance vers un modèle plus vert, mais aussi plus transparent », indique un cadre d’une grande banque, constatant notamment « une réelle inquiétude de la part des services des ressources humaines quant au recrutement des jeunes talents ».
Communiquer sur la politique RSE
Sur cette question, dans le monde de l’assurance, « beaucoup de candidats postulent aujourd’hui dans telle ou telle entreprise parce que celle-ci affiche une prise de conscience face au défi climatique », observe Norbert Girard, secrétaire général de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (Oéma), pour qui cette sensibilité écologique n’est « pas un effet de mode ».
L’Oéma a publié en décembre 2022 une enquête soulignant qu’environ 40 % des recrutements de la branche de l’assurance seraient en tension. « Or nous avons constaté au travers de cette étude que les candidats à l’emploi dans l’assurance étaient désormais intéressés par le salaire, le nombre de jours de télétravail… mais aussi par les politiques RSE [Responsabilité sociétale des entreprises] mises en place par les entreprises du secteur », souligne Norbert Girard.
Dans ce contexte, ayant face à eux de plus en plus de candidats affichant une sensibilité écologique, les employeurs du monde de l’assurance revoient leur processus de recrutement.