La vision ambitieuse de Teréga pour une décarbonation effective d’ici 2030
Publié le 22/01/2024 4 minutes de lecture
Face aux grands enjeux de la transition énergétique et de la limitation des bouleversements climatiques, Teréga est engagé résolument dans un processus de décarbonation ambitieux et fédérateur. Dominique Mockly, Président et Directeur Général de Teréga, nous en détaille la stratégie.
Pourquoi un tel engagement de Teréga dans son projet de décarbonation ?
Dominique Mockly : Avant toute chose, parce que nous sommes une entreprise responsable et consciente des défis qui l’attendent, nous transportons aujourd’hui majoritairement une énergie carbonée : le gaz naturel. Nous nous devons donc non seulement d’être exemplaires dans la maîtrise de nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’être acteurs à l’élan de transformation vers les énergies renouvelables et décarbonées que nous acheminerons demain. Nous partageons cette conviction avec nos actionnaires, qui souhaitent désormais que les projets qu’ils financent contribuent pleinement à la transition énergétique. C’est aussi le sens de plusieurs initiatives nationales et internationales, dans lesquelles nous nous intégrons : Le Global Methane Pledge, le plan européen Fit for 55, ou encore la Stratégie Nationale Bas Carbone française.
Sur quels piliers s’appuie Teréga pour concrétiser sa stratégie de décarbonation ?
DM : Tout part de l’engagement pris au plus haut niveau de l’entreprise : nous avons déjà diminué nos émissions de gaz à effet de serre de 32 % entre 2017 et 2022, et nous visons également une réduction des émissions de méthane de 36 % entre 2017 et 2025 (selon notre engagement avec l’OGMP). Cette ambition s’incarne dans notre programme environnemental BE Positif, qui comprend aussi bien le sujet des émissions que la gestion des consommations d’énergie, d’eau, ou encore la préservation de la biodiversité. Concrètement, nous nous sommes donné les moyens de recenser et de limiter toutes les sources d’émissions sur notre réseau : remplacement de compresseurs au gaz par des compresseurs électriques, déploiement de logiciels d’optimisation de leur fonctionnement, installation de récupérateurs de méthane et de stations de recompression mobiles pour capter et réinjecter le gaz en amont ou en aval des zones de travaux. Tous nos projets font aussi désormais l’objet d’un bilan carbone comprenant nos émissions et celles de nos fournisseurs. Il s’agit de décarboner nos activités et celles de tout notre écosystème.
Quelle place occupent les enjeux de souveraineté énergétique, de développement économique et d’aménagement des territoires dans le projet de décarbonation de Teréga ?
DM : C’est le deuxième axe de notre stratégie d’entreprise : réindustrialiser en tirant parti de toutes les opportunités liées à la construction d’un monde bas carbone. Le biométhane, par exemple, répond simultanément à ces deux enjeux : gaz vert et renouvelable, il participe aussi au renforcement de l’autonomie énergétique des territoires. Nous soutenons son développement en facilitant le raccordement de stations de méthanisation à notre réseau, mais aussi en œuvrant pour gagner la confiance et obtenir l’adhésion des riverains. Pour aller plus loin, nous avons créé une offre de méthanisation qui s’appuie sur des solutions innovantes via notre filiale Teréga Solutions. Nous préparons aussi un réseau d’hydrogène, autre gaz renouvelable pilier d’un avenir bas-carbone, en créant des corridors d’acheminement trans-européens, comme HySoW, qui s’interconnecte au projet H2med dans lequel nous sommes également impliqués. Enfin nous développons des projets de captage, de réutilisation et de stockage de CO2 qui permettront demain de valoriser ces émissions non évitables, par exemple sous forme de e-carburants.
La décarbonation peut-elle être un projet global d’entreprise, induisant une transformation profonde des usages, process, et métiers de chacun ?
DM : C’est l’essence même de notre programme environnemental BE Positif, qui s’est principalement construit sur la base de solutions proposées par nos équipes. Voir leurs idées se concrétiser est une vraie source de motivation pour nos collaborateurs. Le digital joue aussi un rôle important à ce niveau, en leur donnant davantage de visibilité sur les installations et les possibilités d’intervenir efficacement en temps réel. Nous avons également transformé nos flottes de véhicules, qui roulent aujourd’hui au GNV et BioGNV, et nous nous dotons d’installations à énergie solaire partout où c’est possible. Pour l’instant elles sont limitées par des contraintes réglementaires à notre autoconsommation, mais nous pourrions faire bien plus. Nous n’attendons que le feu vert de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) pour envoyer cette électricité verte sur le réseau !
La feuille de route décarbonation de Teréga en quelques dates clés.
- 2025 : réduction de 36 % des émissions de méthane depuis 2017.
- 2035 : 50 % des investissements éligibles à la taxonomie (investissements dédiés au transport de molécules vertes ou permettant la décarbonation).
- Horizon 2050 : passer d’un réseau historiquement dédié au gaz naturel à un réseau acheminant majoritairement des gaz renouvelables et bas-carbone.