La transition énergétique est au cœur de notre raison d’être business  

Publié le 15/11/2023      2 minutes de lecture

Avec 135 000 salariés présents dans une centaine de pays, dont 15 000 en France répartis sur  une trentaine de sites industriels, Schneider Electric se positionne comme le leader mondial des solutions numériques d’énergie et des automatisations. Esther Finidori, directrice stratégie de Schneider Electric France, dévoile la politique de décarbonation de la multinationale française.  

portrait d'Esther Finidori

Depuis quand le groupe Schneider Electric a-t-il engagé sa décarbonation? 

C’est une longue histoire chez nous. En 2004, nous avons placé les enjeux de la transition énergétique au cœur de notre raison d’être business. Puis, en 2005, nous avons commencé à fixer des objectifs externes trimestriels de performances extra-financières, et à publier nos résultats. Nous définissons nos objectifs tous les cinq ans. Nous nous sommes engagés à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2025, et le net 0 (équilibre entre la quantité de gaz à effet de serre rejetée et la quantité retirée de l’atmosphère) en 2030. Nous aurons alors réduit nos émissions carbone de 90% et nous compenserons le solde.    

A quel niveau vous situez-vous aujourd’hui par rapport à ces objectifs ? 

Nous sommes satisfaits des progrès accomplis en terme d’efficacité énergétique, de sourcing d’énergie, de transition de notre flotte de véhicules du thermique vers l’électrique. Mais comme toutes les entreprises, nous devons continuer à accélérer. Notre engagement pour 2030 va nécessiter de très lourds investissements, aujourd’hui quantifiés et planifiés, qui iront croissants. Car il nous faut mobiliser les capacité financières, d’exécution, de déploiement, de nos ambitions. Le net 0 passe par la suppression des énergies fossiles de tous nos sites industriels, l’amélioration continue de notre efficacité énergétique, et l’investissement dans des systèmes de production d’énergies renouvelables. Le budget décarbonation était au départ de 10 M€ par an. Il atteindra 20 M€ annuel en fin de période. Nous commençons chaque phase sur des sites pilotes, puis, une fois l’opération validée, nous la dupliquons sur tout notre tissu industriel.    

Sur quels leviers agissez-vous ?

En interne, nous décarbonons grâce à une combinaison d’électrification et d’efficacité énergétique. IntenCity, notre site de Grenoble, est aujourd’hui l’un des plus performants au monde, avec une consommation de 37 kwh/m²/an. C’est très faible pour un bâtiment de 26 000 m² qui héberge notamment des activités tests et de laboratoire. Il génère lui-même son énergie avec de la production géothermique, solaire, éolienne. Si besoin, il peut réinjecter de l’électricité dans le réseau. 

D’ici 2025, 50% des matières que nous utiliserons seront d’origine recyclées ou biosourcées. Nous étions à 7% en 2020, à 18% fin 2022. Plus de 50% des matières premières que nous utilisons (acier, cuivre, aluminium, plastiques…) seront certifiées durables. D’ici 2025, nous n’achèterons que du carton recyclé et nous n’utiliserons plus de plastiques à usage unique. Nous développons les circuits courts. 85% de l’approvisionnement de nos usines est régional. Sauf impossibilité, les sites de production de chaque zone géographique desservent leur propre marché. 

Et quelles sont vos actions sur le scope 3 (émissions générées par les activités en amont et en aval de l’entreprise) ? 

Pour l’amont, c’est-à-dire sur toute la chaîne allant de l’extraction de matières premières à nos fournisseurs, nous avons lancé en 2021 le projet « zéro carbone ». Il vise à engager nos 1 000 principaux fournisseurs à réduire leurs émissions de CO2. Nous leur demandons de réduire l’empreinte carbone de leurs activités de 50% à l’horizon 2025. Nous enregistrons un taux d’adhésion au-delà de nos espérances. Nous en accompagnons aujourd’hui plus d’un millier à travers des partages d’expériences ou des formations. 70% d’entre-eux n’avaient pas de stratégie climat. Nous arrivons aujourd’hui à 20% de progrès sur cet indicateur.

Sur l’aval, qui représente 90% de notre scope 3, c’est bien sûr plus compliqué. Nous vendons des équipements d’infrastructures électriques par lesquels transite de l’électricité. Nous ne pouvons rien contre les pertes liées à l’effet Joule (manifestation thermique de la résistance électrique qui se produit lors du passage d’un courant électrique dans tout matériau conducteur). Depuis 2015, nous portons nos efforts sur l’optimisation des matières utilisées, la réduction du poids des objets et des déperditions d’usage. Nous mesurons nos progrès gamme par gamme.

Toujours en aval, nous prenons également en compte l’électricité qui transite par nos équipements. Là, il faut agir sur la décarbonation de la production électrique. Nous ne jouons qu’un rôle indirect et limité. Nous accompagnons beaucoup de nos clients dans leurs projets de développement de sources de production électrique renouvelable. Nous vendons des logiciels, des architectures, des équipements, du conseil pour les aider dans cette trajectoire de décarbonation.

 

Par la rédaction decarbonation2030