La France négocie avec Bruxelles la distribution d’un biocarburant non routier 100% végétal, le GNR XTL
Publié le 21/11/2023 3 minutes de lecture
Le réseau d’investisseurs Fairr a publié fin septembre un rapport inédit qui passe au crible les stratégies d’agriculture régénératrice des grands groupes et donneurs d’ordres de l’agroalimentaire mondial. Il épingle le flou qui entoure ces stratégies – et liste quatre axes d’amélioration.
En attendant les tracteurs électriques, Agnès Pannier Runacher veut libérer la distribution de gasoil 100% bio pour les engins agricoles et du BTP.
Tout comme l’avion à hydrogène n’est pas près de voler, la moissonneuse batteuse électrique n’est pas pour demain. Les batteries nécessaires pour ces engins agricoles très puissants «sont trop lourdes et écraseraient les champs», a expliqué Bruno Le Maire, le 26 octobre, en introduction d’un atelier de travail sur les biocarburants à Bercy. Des solutions arriveront peut-être, mais pour tenir ses engagements de réduction de gaz à effet de serre à 2030 et décarboner l’agriculture, mais aussi le BTP et le transport routier, «pas d’autre solution disponible immédiatement que les biocarburants».
Selon, le secrétariat général à la planification écologique, la consommation en France de gasoil non routier (GNR) est de l’ordre de 50 TWh par an, que la stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise à décarboner à hauteur de 25% à 2030. Cela représente un besoin de 10 à 15 TWh de biocarburant ou carburant alternatif, plus chers et consommateurs de biomasse pour leur production. Et pas question de culture énergétique : c’est bien des biocarburants de deuxième génération, sans concurrence avec les cultures alimentaires, mais à base de connexes forestiers ou de résidus agricoles, qu’il va falloir produire.
«Une partie de la matière viendra aussi de la forêt», a rappelé Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture. Mais «l’appel en production de la biomasse pour l’agriculture sera significativement en hausse» et devra tenir compte des facteurs climatiques, du manque d’eau et d’un moindre usage aux produits phytosanitaires. «Il faudra trouver le bon équilibre» pour arriver «au bouclage de la biomasse», explique Marc Fesneau.