Hélène Valade (LVMH) : « Les entreprises sont dans le temps des solutions et de la transformation »
Publié le 18/01/2023 7 minutes de lecture
Forte de plus de vingt ans d’expérience dans le domaine du développement durable, celle qui pilote depuis trois ans la RSE de LVMH nous livre sa vision des progrès déjà réalisés, des leviers pour réussir sa transformation et des grands enjeux à relever pour son groupe et, plus largement, pour toutes les entreprises.
© Sylvie Humbert
Hélène Valade, directrice développement environnement de LVMH.
Les chiffres
- 79,2 Mrds € : le CA 2022 du groupe LVMH 200 000 salariés
- 75 maisons dont Ruinart, Veuve Clicquot, Dior, Louis Vuitton, Guerlain, Sephora, Le Bon Marché, La Grande Épicerie de Paris, Tag Heuer, Bulgari…
- 6 M de tonnes, le poids équivalent CO2 du groupe LVMH en 2022
Source : entreprise
LSA – Vous faites figure de pionnière puisque vous êtes à l’origine de la création en 2001 de l’Observatoire du développement durable puis, en 2007, du Collège des directeurs du développement durable (C3D). Cette fonction est-elle devenue stratégique pour les entreprises ?
Hélène Valade – Totalement. En 2007, à la création de ce Collège, nous étions seulement quatre directeurs du développement durable, aujourd’hui le C3D compte plus de 250 membres. En vingt ans, le rôle de ce métier a considérablement évolué. Abordée au départ sous l’angle de la communication ou de la réglementation, cette fonction s’inscrit désormais dans une logique de transformation des modèles d’affaires des entreprises vers un modèle décarboné, plus respectueux de l’environnement et des enjeux sociétaux. Ainsi, plus de 60 % des directeurs RSE ou développement durable sont rattachés à la direction générale ou à la présidence.
Vous êtes aussi, depuis 2018, présidente de l’Orse, l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises. Quelle est sa vocation ?
Quid des autres sujets prioritaires de l’Orse?
H. V. – Ils sont nombreux. Il y a le thème de la rémunération et de l’introduction de la RSE dans la part variable, celui de la comptabilité ou comment mettre au passif l’impact environnemental de l’entreprise et à l’actif les émissions de CO2 évitées, celui du dialogue avec les parties prenantes, notamment avec les collectifs de jeunes salariés qui se multiplient, celui de l’égalité hommes/femmes bien sûr mais aussi des salariés aidants pour leurs proches, dont le statut doit progresser. Enfin, il y a aussi celui de la finance durable sur lequel nous avons un rôle de défricheur.