Finance verte : actions et défis des banques et assureurs
Publié le 08/01/2024 4 minutes de lecture
Cet article synthèse revient sur la genèse de la finance verte et décrypte les actions concrètes et les défis des banques et assureurs français en la matière.
Finance verte : les défis des banques et assureurs français
Alors que la planète est confrontée à des défis écologiques sans précédent, le monde de la finance s’éveille progressivement à la nécessité d’un tournant vert. En France, berceau de nombreuses innovations financières, le secteur de la bancassurance joue un rôle clé dans la transition vers une économie plus durable. À la croisée des chemins entre obligations réglementaires, attentes sociétales et impératifs économiques, ces institutions sont appelées à repenser leurs modes de fonctionnement et d’investissement.
Il était une fois la finance verte : genèse du financement écologique
Au fil des siècles, la finance a évolué au rythme des préoccupations sociétales. Si pendant longtemps, la maximisation du profit a été le leitmotiv des investisseurs, le dernier quart du XXe siècle a marqué un tournant décisif. La montée des préoccupations éthiques, sociales et environnementales a conduit à repenser la manière d’investir.
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) a donc émergé comme une réponse à ces préoccupations, en proposant une vision holistique de l’investissement qui va au-delà de la simple rentabilité financière, sans la compromettre. En introduisant des critères éthiques, sociaux et environnementaux dans les décisions d’investissement, l’ISR a non seulement redéfini la notion de valeur, mais a également jeté les bases de ce que nous connaissons aujourd’hui sous l’appellation de « finance verte ».
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) : un mouvement fondateur
Apparu dans les années 1970, l’Investissement Socialement Responsable (ISR) est une approche d’investissement qui se veut globale, intégrant à la fois les critères « classiques » comme les rendements financiers ainsi que des critères relatifs à l’impact social et environnemental du projet. Concrètement, l’ISR est une stratégie financière qui privilégie les investissements dans des entreprises et des secteurs respectant certaines normes éthiques, sociales et environnementales ou, à minima, qui se détourne des projets d’investissement qui présentent des risques en la matière.
Aux États-Unis, l’ISR a pris son essor en 1971 avec la création du premier fonds mutuel socialement responsable, le Pax World Fund, qui excluait les entreprises spécialisées dans la production d’armes pour la guerre du Vietnam. Ce fonds a sans doute été la première matérialisation du rôle potentiel que pouvaient jouer les investisseurs et les bailleurs de fonds pour influencer le comportement des entreprises.
Dans les années 1980, les critères éthiques dans l’investissement se sont élargis aux préoccupations environnementales dans le contexte de plusieurs catastrophes écologiques particulièrement médiatisées, comme celle de Bhopal en Inde (1984) ou d’Exxon Valdez en Alaska (1989). La montée en puissance des préoccupations environnementales a ainsi pavé la voie à la conceptualisation et à l’institutionnalisation de la finance verte.
Les années 1990 et 2000 : institutionnalisation et mondialisation de la finance verte
L’ISR a donc scellé la prise en compte des enjeux éthiques et environnementaux dans les décisions d’investissement dans les années 1970. Mais ce sont véritablement les décennies 1990 et 2000 qui verront l’essor de la finance verte telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Finance verte : l’impulsion du sommet de Rio (1992)
Le Sommet de la Terre, ou Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), qui s’est tenu à Rio de Janeiro en 1992, a joué un rôle majeur dans l’intégration des enjeux environnementaux, du défi climatique et du développement durable dans l’économie et la politique.
Ce sommet a rassemblé 172 gouvernements, dont 108 étaient représentés au niveau des chefs d’État ou de gouvernement. Plusieurs textes clés ont été adoptés à cette occasion :
- La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, qui établit 27 principes pour guider les pays dans la poursuite d’une politique de développement durable économiquement viable. Le Principe 16, par exemple, reconnaît le rôle des différents acteurs de l’économie (entreprises, banques, Etats, consommateurs) pour apporter une réponse pertinente aux défis du changement climatique, affirmant que le respect de l’environnement ne doit plus être mis en opposition avec le développement économique ;
- L’Agenda 21 est un programme d’action global pour le XXIe siècle visant à promouvoir un type de développement qui respecte et réalise les besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres défis. Le chapitre 2, intitulé « La coopération internationale pour accélérer le développement durable des pays en développement et les politiques intérieures connexes », souligne la nécessité d’intégrer la politique économique et le respect de l’environnement ;
- La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) œuvre pour « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». C’est d’ailleurs cette convention qui conduira à la signature du Protocole de Kyoto en 1997.
L’impact du Sommet de Rio a été significatif. Il a mis en évidence, à l’échelle internationale, la nécessité d’aborder les défis environnementaux sous un angle économique et financier plutôt que comme un sujet « idéaliste » ou « utopique » qui nécessiterait de renoncer aux ambitions de développement économique. Ainsi, les discussions autour de la finance verte ont commencé à gagner du terrain au sein des institutions financières mondiales, des gouvernements et des organisations internationales.
La naissance des marchés du carbone
La signature du Protocole de Kyoto en 1997 a introduit le concept de marché du carbone, permettant ainsi aux pays de commercialiser leurs droits d’émission de gaz à effet de serre. En valorisant la réduction des émissions, ces marchés ont créé une nouvelle catégorie d’actifs financiers verts et ont considérablement stimulé l’innovation financière en matière d’environnement et de transition écologique.
La prolifération des fonds financiers verts dans les années 2000
Les années 2000 ont marqué un tournant majeur dans la filière de la finance verte à la faveur d’une conjonction de facteurs favorables. En effet, le début du nouveau millénaire a coïncidé avec la diffusion de plusieurs rapports scientifiques d’envergure sur le changement climatique et la nécessité de la transition énergétique, notamment de la part du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), renforçant ainsi la prise de conscience des risques climatiques par les acteurs de la société civile, de l’économie et de la politique.
Dans la foulée, les investisseurs, notamment institutionnels, ont commencé à intégrer les risques environnementaux et éthiques dans leurs décisions d’investissement, conduisant à une demande accrue de produits financiers verts.
Des banques comme HSBC et BNP Paribas ont lancé leurs premiers fonds verts à cette période, offrant ainsi des opportunités d’investissement axées sur l’environnement. En 2007, HSBC a en effet annoncé un engagement de 90 milliards de dollars sur cinq ans pour financer des projets à faible émission de carbone. Dans l’assurance, AXA a lancé en 2008 un fonds axé sur la prévention des risques climatiques pour investir dans des entreprises proposant des solutions innovantes afin d’atténuer les impacts du changement climatique.
Plusieurs acteurs de la banque et de l’assurance ont mis en place des critères d’exclusion à la fin de la décennie 2000 pour dissuader l’investissement dans des secteurs particulièrement nuisibles à l’environnement tels que le charbon thermique.
La montée en puissance des fonds verts et l’intérêt accru des acteurs financiers majeurs pour les produits financiers verts ont démontré la viabilité économique de ces investissements… un tournant majeur pour la finance verte.
L’après 2010 : consolidation et réglementation de la finance verte
La décennie post-2010 a été marquée par la consolidation de la finance verte et l’émergence de cadres réglementaires plus stricts, reflétant une prise de conscience globale des enjeux liés au changement climatique.
L’Accord de Paris, adopté en 2015 par 196 parties lors de la COP21, est devenu le jalon central de la lutte mondiale contre le changement climatique. L’article 2.1c de cet accord énonce spécifiquement la nécessité de « rendre les flux financiers compatibles avec un scénario évoluant vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ».
Cette clause a donné une impulsion significative à la finance verte en mobilisant les investisseurs institutionnels, comme les fonds souverains et les fonds de pension, qui se sont engagés à aligner leurs portefeuilles sur les objectifs de l’Accord de Paris. Elle a aussi contribué à créer un cadre incitatif pour les entreprises, qui ont été intéressées (fiscalement ou financièrement) à passer à des modes de production bas-carbone et à chercher des financements verts pour leurs projets.
Dans la foulée, l’Union Européenne a pris des mesures proactives pour structurer le secteur de la finance verte, avec deux grands rendez-vous :
- Le Plan d’action pour la finance durable (2018), qui vise à réorienter les capitaux vers une économie plus durable, intégrer la durabilité dans la gestion des risques et encourager la transparence ;
- La taxonomie de l’UE pour les activités durables (2020), qui fournit aux entreprises et aux investisseurs un cadre clair pour déterminer dans quelle mesure une activité économique est durable.
Les banques centrales, traditionnellement axées sur la stabilité monétaire, ont également commencé à intégrer les risques climatiques dans leurs politiques. Le Network for Greening the Financial System (NGFS), lancé en 2017, regroupe des banques centrales du monde entier et vise à orienter le système financier vers la prise en compte des risques et des opportunités liés à la transition écologique. En même temps, l’essor de produits financiers comme les obligations vertes (Green Bonds) s’est poursuivi, permettant aux investisseurs de bénéficier d’un choix plus large pour financer des projets ayant un impact environnemental positif. Les standards dits « Green Bonds Principles » ont été établis pour garantir la transparence et la crédibilité de ces instruments.
La décennie 2010 a également été marquée par une série d’innovations technologiques et financières qui ont renforcé l’efficacité et l’attractivité de la finance verte. On parle notamment des plateformes de crowdfunding vert (GoParity ou Ecoligo par exemple) et des solutions de robo-advisory verts comme Ethic ou Earthfolio qui utilisent des algorithmes pour créer des portefeuilles d’investissement verts automatisés pour rendre la finance verte accessible à tous, y compris l’investisseur particulier non-initié.
Notons enfin l’émergence d’outils d’évaluation et de mesure pour gérer la complexité croissante des produits financiers verts (systèmes d’évaluation ESG notamment) et l’apparition de nouveaux instruments financiers comme les prêts verts, conditionnés par les banques à des critères de performance environnementale ou encore les fonds d’investissement thématiques (eau, énergie propre, biodiversité, etc.).
Qu’est-ce que la finance verte, aujourd’hui ?
Après plusieurs décennies d’évolution et de maturation, la finance verte s’impose aujourd’hui à l’avant-garde des discussions mondiales sur le développement durable et la transition énergétique. Elle a progressivement élargi son spectre, dépassant progressivement la simple intégration des préoccupations environnementales dans les décisions d’investissement.
La finance verte peut être qualifiée de démarche de financement qui cherche à allouer des capitaux à des activités économiques prenant en compte, de manière proactive, des critères environnementaux. Elle s’inscrit dans une perspective d’investissement responsable, dans l’objectif d’avoir un impact environnemental positif mesurable, tout en respectant les critères de rentabilité financière habituellement attendus par les investisseurs, sans quoi elle ne serait pas viable. En l’absence d’une définition normée de la finance verte, citons plutôt les critères qui la distinguent de la finance « non-verte » :
- Objectifs et priorités : contrairement à la finance traditionnelle qui se concentre principalement sur la rentabilité, la finance verte évalue également l’impact environnemental des activités qu’elle finance. Il s’agit par exemple de la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la réduction de la pollution ou encore la promotion de modes de production et de consommation durables ;
- Critères d’évaluation : la finance verte n’adopte pas seulement une vision dichotomique « vert ou non-vert ». Elle s’appuie sur un ensemble détaillé de critères et de standards pour évaluer l’impact environnemental des investissements, s’appuyant notamment sur des normes internationales, des labels et/ou des exigences réglementaires ;
- Transparence et traçabilité : c’est l’un des piliers de la finance verte, dans la mesure où les investisseurs et le législateur attendent une information transparente et régulière sur l’utilisation des fonds et les impacts environnementaux des projets financés. Cette traçabilité est assurée par des mécanismes de reporting détaillés, souvent soumis à des vérifications externes, pour éviter le phénomène de Greenwashing ;
- Engagement des parties prenantes : la finance verte n’est pas seulement l’affaire des investisseurs ou des émetteurs d’instruments financiers. Elle implique également les entreprises bénéficiaires des financements, les régulateurs, les agences de notation et l’ensemble des parties prenantes intéressées par la transition écologique ;
- Évolution au gré des avancées scientifiques : le paysage de la finance verte est en constante évolution, à mesure que de nouvelles connaissances scientifiques émergent et que la société évolue dans sa perception des enjeux environnementaux. En somme, les critères, les normes et les instruments de la finance verte sont régulièrement revus et adaptés pour rester pertinents et efficaces.
Bancassurance : quel rôle dans l’essor de la finance verte en France ?
Selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), le monde aura besoin d’un trillion de dollars entre 2020 et 2050, en plus des 500 milliards de dollars investis annuellement entre 2015 et 2020, pour permettre la transition vers une économie bas carbone compatible avec l’objectif de maintien d’une hausse des températures à 2°C.
Les efforts consistent tant à réorienter les fonds aujourd’hui dirigés vers les énergies fossiles qu’à stimuler le financement des énergies renouvelables et des projets en faveur de la transition écologique. Forcément, les banques ont un rôle décisif à jouer dans cette dynamique en conditionnant les prêts, les financements et les services financiers au respect de critères environnementaux et sociétaux (légaux ou mieux-disant). De leur côté, les assurances peuvent proposer des offres de produits plus incitatives pour les projets vertueux et les activités faiblement émettrices.
Finance verte en France : les initiatives du secteur bancaire
La France est souvent perçue comme leader en matière de finance verte, étant le premier pays à avoir introduit une obligation de divulgation sur la façon dont les institutions financières intègrent les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans leurs politiques d’investissement (article 173 de la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte). Ce fut également le premier pays à émettre une obligation verte souveraine en 2017 d’un montant de 7 milliards d’euros.
L’intérêt croissant des banques françaises pour la finance verte s’inscrit dans cette dynamique et s’explique par plusieurs facteurs, notamment les pressions réglementaires, l’évolution des attentes des investisseurs, les risques financiers associés au changement climatique et une volonté de se positionner sur un marché en pleine croissance.
L’essentiel des banques de la place ont lancé des initiatives dans le cadre de la finance verte. BNP Paribas a par exemple annoncé en 2020 l’allocation de 15 milliards d’euros aux financements des énergies renouvelables. La banque s’est également fixé l’objectif d’atteindre 100 % d’électricité renouvelable pour ses opérations mondiales d’ici 2025.
De son côté, la Société Générale s’est engagée à consacrer 120 milliards d’euros au financement de la transition énergétique d’ici 2025. Cette somme compte une enveloppe de 20 milliards d’euros destinée aux énergies renouvelables. Cet engagement s’inscrit en partie dans le cadre d’une stratégie visant à minimiser les risques liés aux actifs dits « stranded » (notamment liés aux énergies fossiles) et répondre aux attentes croissantes des parties prenantes en matière de finance durable.
Le Crédit Agricole a, pour sa part, financé près de 10,5 milliards d’euros dans les énergies renouvelables en 2019, pour ensuite augmenter cette enveloppe à 13 milliards d’euros en 2022. Le groupe a également mis en place une politique d’exclusion de financement du charbon.
La Banque Populaire Caisse d’Épargne BPCE, au travers de sa filiale Natixis, s’est aussi montrée active en la matière, misant notamment sur l’émission d’obligations vertes. En 2018, Natixis a lancé une plateforme de financement vert pour faciliter les investissements dans les projets éco-responsables.
Enfin, la Banque Postale a déployé une stratégie d’investissement responsable début 2020 pour intégrer les critères ESG dans l’ensemble de ses activités de gestion d’actifs.
Finance verte : quid des assureurs ?
De par leur rôle central dans la gestion du risque et leur capacité d’investissement, les compagnies d’assurance ont un rôle prépondérant à jouer dans la transition écologique. En France, plusieurs assureurs ont pris des mesures ambitieuses pour renforcer leurs engagements en faveur de la finance verte et mieux prendre en compte les risques liés au changement climatique dans leurs activités.
AXA s’est engagé dès 2015, avec sa décision de désinvestir dans les entreprises du charbon, avec un retrait d’une valeur de 500 millions d’euros. Plus récemment, l’assureur a augmenté ses investissements dans le domaine vert, avec un objectif d’atteindre les 24 milliards d’euros investis fin 2023 dans le cadre de sa stratégie « Climat ». Axa s’est également engagé à quadrupler ses investissements dans des projets d’énergies renouvelables pour atteindre 12 milliards d’euros pour la même échéance.
De son côté, Groupama Asset Management a mis en place une politique d’investissement responsable en intégrant des critères ESG dans sa prise de décision financière. Le groupe s’est également engagé dans une démarche de désinvestissement des énergies fossiles.
L’assureur italien Generali, massivement présent dans l’Hexagone, a lancé en 2018 un plan d’action pour renforcer sa stratégie de développement durable, avec notamment un investissement de 4,5 milliards d’euros dans des initiatives vertes à partir de 2021. En parallèle, Generali a décidé de désinvestir près de 2 milliards d’euros des entreprises liées au charbon. Même son de cloche pour CNP qui a exclu les nouvelles mines de charbon et les centrales électriques à base de charbon des secteurs susceptibles d’être financés par ses soins.
Au-delà de ces initiatives, la Fédération Française de l’Assurance (FFA) a publié des recommandations en faveur de la prise en compte des risques climatiques dans les activités des assureurs. Ces directives guident les assureurs dans l’évaluation et la gestion des risques liés au changement climatique.
Bancassurance et finance verte : un essor freiné par de nombreux défis
Malgré ses efforts pour intégrer la finance verte dans ses stratégies, le secteur de la bancassurance fait face à de nombreux obstacles, au premier rang desquels l’absence d’une définition unifiée de ce qu’est réellement un investissement vert. Même si des normes comme la taxonomie verte de l’Union Européenne ont été instaurées, leur mise en œuvre varie d’une institution à l’autre. Cette hétérogénéité ne permet pas de comparer les offres et peut mener à des pratiques de « Greenwashing », où des actifs sont présentés comme étant verts sans pour autant avoir un impact environnemental tangible.
L’autre défi pour les banques réside dans l’évaluation des risques associés aux investissements verts. Il ne s’agit pas uniquement de comprendre les impacts du changement climatique sur un portefeuille, mais aussi de mesurer les risques liés à des actifs qui pourraient devenir obsolètes ou non rentables du fait de leur impact environnemental.
D’un autre côté, la pression externe sur les banques s’intensifie, à la fois de la part des investisseurs soucieux de l’impact de leur argent, des régulateurs qui exigent plus de transparence ou encore de la société civile. Ce macroenvironnement appelle une plus grande transparence et des mécanismes de reddition de comptes pour s’assurer que les engagements sont effectivement respectés.
Du point de vue technologique, la mise à jour des infrastructures pour suivre et évaluer les investissements verts nécessite des fonds et des compétences parfois rares. C’est une tâche colossale qui implique d’intégrer des données environnementales, souvent nouvelles et complexes, dans des systèmes financiers existants, parfois obsolètes ou obsolescents.
Dans cette mosaïque de défis, la capacité des banques à maintenir le cap déterminera non seulement leur crédibilité dans le domaine de la finance verte et influencera la direction de la transition écologique en France et dans le monde.