Convertir des TER diesel au biogaz local, une idée sur les rails
Publié le 20/11/2023 2 minutes de lecture
La région Nouvelle-Aquitaine veut tester la remotorisation en bioGNV de rames roulant sur des lignes non électrifiées. Elle met le paquet sur la filière locale de production par méthanisation de déchets organiques agricoles, agroalimentaires, de biodéchets…
@ CaptainMCity / Adobestock
CHIFFRES-CLÉS
Investissement : 100 000 euros financés par la région pour l’étude de « phase 2 » du projet, qui définira la faisabilité du passage au bioGNV, ainsi que les coûts du démonstrateur.
[Nouvelle-Aquitaine, 6,03 millions d’hab.]
Un pari osé et une première européenne ! La Nouvelle-Aquitaine, avec SNCF Voyageurs, GRDF et Ferrocampus, veut remotoriser des autorails diesel pour les faire basculer sur l’utilisation de bioGNV (gaz naturel véhicule). Le ferroviaire, même s’il ne représente qu’une très faible part des émissions de CO2 des transports dans leur globalité, doit réduire sa dépendance au pétrole. L’enjeu est de le verdir à un coût acceptable, sachant que l’infrastructure est insuffisamment électrifiée. Le bioGNV constitue, dans ce contexte, une piste prometteuse. Première région agricole d’Europe, la Nouvelle-Aquitaine veut atteindre 30 % de gaz vert d’ici à 2030 et 100 % d’ici à 2050.
Le potentiel est confirmé
Elle met le paquet sur la filière locale de production par méthanisation de déchets organiques agricoles, agroalimentaires, de biodéchets… Un modèle d’autant plus vertueux qu’il permet à des agriculteurs de dégager un revenu complémentaire les aidant à maintenir leur activité principale.
L’un des défis est de diversifier les usages de ce gaz vert, d’où l’intérêt porté au ferroviaire. « Nous avons dans notre parc de TER une série d’autorails à traction thermique diesel, les ATER X73500, en nombre conséquent : 52 exemplaires. Leur durée de vie résiduelle est estimée à vingt ans. Comme le constructeur, Alstom, nous a fait savoir qu’il ne ferait pas sortir ces rames-là du diesel, nous avons monté cette opération pour voir si nous pouvons le faire nous-mêmes, explique Renaud Lagrave, vice-président de la région, chargé des mobilités. On part devant, tout le monde nous observe. Si cela fonctionne, d’autres régions voudront nous amener leurs rames à remotoriser. »