Comment faire de l’économie circulaire, une priorité « rentable » pour les industriels ?
Publié le 02/08/2023 4 minutes de lecture
Dans le secteur industriel, la notion d’économie circulaire s’est créé une réputation. Un essor notamment dû au développement de la réglementation sur cette thématique (loi AGEC, filières REP, éco-contributions et taxes sur les activités polluantes, qui augmentent très fortement), comme le signale Tiphaine Mortelette, experte Énergie et Environnement chez Leyton. Cela s’explique également par une prise de conscience globale d’un point de vue sociétal. Cette problématique amène le secteur à réfléchir à intégrer l’économie circulaire au cœur de leur stratégie. Explications.
Se conformer aux nouvelles réglementations, rationaliser ses déclarations d’eco-contributions et optimiser la gestion de ses déchets/invendus en industrie
Il est intéressant de constater que l’économie circulaire a émergé comme un enjeu majeur pour les entreprises, les collectivités et les consommateurs. 45 % des industriels interrogés dans le cadre d’une étude réalisée par L’Usine Nouvelle et Leyton considèrent la réduction des déchets et la valorisation des invendus comme une priorité.
Cependant, les chiffres révèlent qu’il y a encore un écart entre la reconnaissance de l’importance de ces questions et la mise en place d’actions concrètes. Seulement 33 % des industriels ont mis en place une stratégie pour arrêter les activités les plus polluantes. Selon Tiphaine Mortelette, « l’envie est là : les entreprises s’y intéressent pour plusieurs raisons : bien sûr à des fins économiques et réglementaires, mais également en vue de bénéficier de retombées positives sur le volet communicationnel. La dynamique, en revanche, n’y est pas encore: il s’agit de sujets complexes pour lesquels les entreprises se sentent perdues pour y répondre».
L’introduction de nouvelles filières REP (Responsabilité Elargies du Producteur), couvrant des secteurs tels que le tabac, les jouets, le bricolage/jardinage, le sport et les loisirs, montre une évolution réglementaire significative depuis 2022. La mise en place de la filière bâtiment en 2023 souligne l’expansion continue de ces responsabilités élargies du producteur.
Il sera intéressant de suivre comment ces nouvelles filières influenceront les pratiques des entreprises et de quelle manière elles devront justifier leurs actions en matière de gestion des déchets industriels lors des déclarations de début 2024.
Pourquoi l’optimisation des déchets constitue un enjeu économique, social et environnemental majeur ?
En général, les déchets représentent une part qui se situe entre 4 et 15 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. Les coûts de gestion des déchets pour les collectivités, les entreprises et les ménages atteignent plus de 20 milliards d’euros, et ces montants sont en constante augmentation depuis plus d’une décennie.
Par ailleurs, la Loi AGEC, publiée il y a plus d’un an, a apporté d’importantes modifications à la gestion des déchets à travers ses 130 articles. Elle impacte divers secteurs d’activité en introduisant de nouvelles obligations visant à promouvoir l’économie circulaire. Cela inclut la promotion de l’intégration de matières recyclées, la stimulation de la réparation et du réemploi, ainsi que des mesures destinées à réduire le gaspillage alimentaire.
En parallèle, les parties prenantes telles que les donneurs d’ordres, les entreprises intermédiaires et les consommateurs finaux exigent des engagements de responsabilité sociale de plus en plus forts de la part des fournisseurs, distributeurs et marques. À titre d’exemple, 70% des Français expriment leur insatisfaction à l’égard des actions menées par les entreprises industrielles et l’État en matière de réduction et de recyclage des déchets. Ainsi, l’optimisation de la gestion des déchets devient un levier indispensable pour répondre à ces attentes.
Enfin, il est important de noter que la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) connaîtra une augmentation significative, soit une hausse allant de 67% à 400% entre 2019 et 2025. En l’absence d’actions au niveau de la chaîne de production, cette évolution pourrait avoir un impact notable sur les marges et la compétitivité des entreprises. Cette augmentation substantielle de la TGAP va particulièrement pénaliser les filières d’incinération et d’enfouissement, incitant ainsi à accélérer le traitement vertueux des déchets par le biais de filières de recyclage exemptes de TGAP.
Quelles actions mener pour diminuer ses déchets et invendus industriels ?
- En effectuant une évaluation des déchets, permettant de dresser un état des lieux de la production et de la gestion des déchets, et de concevoir un plan d’action visant à optimiser la gestion de ces derniers.
- En renégociant les contrats de collecte et de traitement des déchets. Il existe plusieurs solutions de valorisation des déchets plus respectueuses de l’environnement et économiquement avantageuses. Il est essentiel de réaliser une étude comparative des centres de traitement avant de lancer un appel d’offres.
- En maximisant l’efficacité fiscale de la gestion des déchets. Les installations de traitement des déchets ayant de meilleures performances environnementales bénéficient d’un taux réduit de Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP).
- En perfectionnant la gestion des invendus : des solutions de valorisation des produits non vendus sont disponibles.
- En optimisant les contributions écologiques, grâce à une déclaration précise des éco-contributions et à la mise en œuvre d’actions permettant de bénéficier de bonus.
Leyton accompagne ses clients dans l’amélioration de la gestion des déchets et des invendus en réalisant un diagnostic approfondi pour comprendre les origines et les causes de la production de déchets. Ensuite, afin d’améliorer la gestion des déchets et de réduire les coûts associés, nous identifions les meilleures filières de traitement et de valorisation des déchets, en privilégiant le recyclage et en favorisant les filières locales proches des sites de nos clients. Notre objectif est d’aboutir à des négociations et à la contractualisation avec les prestataires les plus adaptés.