Bouygues Construction livre sa recette pour diviser par trois l’empreinte carbone des bureaux
Publié le 06/09/2023 2 minutes de lecture
par la rédaction de « Le Moniteur »
Le groupe a mis en place une démarche originale pour diminuer la teneur en carbone d’un bâtiment de bureaux neuf. Elle a été validée par Franck Boutté Consultants et réinterprétée par trois agences d’architecture.
292 kg éq. CO2/m². C’est la promesse de Bouygues Construction qui dévoile son « Concept building » de bureau très peu émissif en carbone. De fait, le niveau atteint est particulièrement bas. L’indicateur Ic construction ici affiché est trois fois inférieur à l’empreinte carbone moyenne des bureaux en construction aujourd’hui, évaluée à 870 kg éq. CO2/m², sous le seuil 2024 de la Réglementation environnementale 2020 placé à 980 kg éq. CO2/m². Ce poids carbone est aussi 40 % inférieur aux objectifs du seuil 2031 de la RE2020 fixé à 600 kg éq. CO2/m².
Compacité, sobriété, biosourcés… et réemploi
Pour parvenir à de tels résultats, la major a mobilisé ses équipes pluridisciplinaires d’experts depuis mai 2022. Notamment le bureau d’études Elan, spécialisé dans l’ingénierie environnementale, ou encore We Wood, sa filiale dédiée à la construction bois, afin de mener sa chasse au carbone sur tous les lots. « Concrètement, les moyens développés visent à privilégier la compacité, l’économie de matière, l’utilisation du bois en structure, la mise en œuvre de matériaux biosourcés ou encore le recours à l’économie circulaire afin de trouver un équilibre entre sobriété et confort », liste Albin Dargery, directeur général délégué de Bouygues Bâtiment Ile-de-France. La faisabilité et la performance de cette démarche itérative ont été accompagnées et validées par l’agence de conception et d’ingénierie environnementale Franck Boutté Consultants, Grand Prix de l’urbanisme 2022.
Projets compatibles avec le climat en 2040
Le concept a pris corps dans les mains de trois agences d’architectures : NeM architectes, Martin Duplantier Architectes et Coldefy. « Chacune a éprouvé la démarche sur trois sites différents pour y proposer un projet de 5000 m² de bureaux, prêt pour la dépose d’un permis de construire », explique Albin Dargery. Contraintes supplémentaires : « les projets devaient se baser sur les prévisions climatiques projetées pour 2040 », poursuit le directeur.
Réemploi à tous les étages
En Ile-de-France, l’agence NeM mise sur le réemploi : à partir d’un bâtiment voisin en déconstruction, des éléments ont été identifiés pour construire le nouvel édifice. Sur une structure bois, 6000 vitrages ont été réemployés pour y encapsuler de la paille sur 26 cm. La façade est aussi composée à 75 % de châssis réutilisés sous forme de bardage et de caillebotis métalliques détournés en brise-soleil. À l’intérieur, ce sont les planchers en béton qui ont été réemployés.